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CFRIES
9 juin 2005

La Russie mise sur les avions régionaux

L'aéronautique russe, qui sera bien représentée au salon du Bourget avec une cinquantaine d'exposants, se trouve à une étape charnière de son développement alors qu'elle espère voir son secteur civil renaître de ses cendres grâce aux avions régionaux.

Des quelque 300 entreprises, bureaux d'ingénierie ou usines de production héritées de l'URSS, éparpillées aux quatre coins du vaste territoire russe, seuls les constructeurs d'avions de combat ont réussi jusqu'à présent à garder leur rang grâce au succès de leurs exportations en Inde et en Chine, leurs principaux marchés, ainsi que les constructeurs d'hélicoptères.

L'aéronautique militaire, avec au premier plan Irkout, Soukhoï et MiG a décroché en 2003 des ventes de 2,5 milliards de dollars, contre 100.000 dollars seulement au secteur civil dont l'activité a été réduite au minimum depuis 12 ans.

Mais en 2006 et 2007 les projets d'avions moyen-courrier Russian Regional Jet (RRJ) de Soukhoï, An-148 du constructeur ukrainien Antonov et TU-334 de Tupolev devraient arriver sur le marché.

»C'est un moment très important pour faire redémarrer l'industrie» civile, estime Gairat Salimov, analyste de la société d'investissement Troïka Dialog.

»Si d'ici 2007 les compagnies aériennes russes ne voient rien de concret elles ne pourront plus attendre pour renouveler leur flotte» et le gouvernement sera obligé d'ouvrir son marché aux concurrents étrangers, souligne-t-il.

Le RRJ dispose d'une commande ferme pour 50 appareils de la compagnie russe Sibir et sa concurrente Krasair a annoncé qu'elle allait acquérir 15 An-148 via un contrat de leasing.

Mais le choix d'Aeroflot, première compagnie aérienne russe, qui pourrait annoncer au salon du Bourget sa décision dans un appel d'offres pour 50 avions régionaux sera crucial pour donner le coup d'envoi à l'un ces projets.

Pour Gairat Salimov seul le RRJ »a une chance de percer sur les marchés internationaux».

L'américain Boeing est impliqué dans le volet marketing du projet de RRJ, tandis que plusieurs industriels français participent au volet technique: Thales (avionique), Messier-Dowty (atterrissage), et surtout le motoriste Snecma qui doit investir 230 millions d'euros pour le nouveau moteur SM146 conçu pour cet appareil.

Les autorités russes poussent parallèlement à une concentration du secteur aéronautique civil et militaire au sein de la future Compagnie nationale aéronautique unie (ENAK).

»Dans les faits la consolidation est en marche», note Konstantin Makienko, expert du Centre d'analyse sur les stratégies et les technologies, qui observe les rapprochements en cours entre Irkout, Mig et Sokol.

Un renouveau de l'aéronautique civile nécessite aussi plus de financements et les constructeurs espèrent un appui de l'étranger.

Boeing s'est dit prêt en avril à devenir »l'investisseur numéro un» de l'aéronautique russe en proposant jusqu'à 3 milliards de dollars d'ici 2010, avec l'espoir non dissimulé d'obtenir un accès au marché russe pour ses appareils.

EADS, qui développe une quarantaine de projets de coopération en Russie, propose de son côté »un partenariat privilégié». Le géant européen s'est engagé en 2001 à apporter 1,8 milliard de dollars sur 10 ans à l'aéronautique et l'espace russe espérant également obtenir des réductions des taxes pour ses Airbus.

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