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CFRIES
16 juin 2006

Une démission deux explications

VERSION DE RIA:
===============

Démission du procureur général: un "départ civilisé" (réactions)
18:11 | 02/ 06/ 2006


MOSCOU, 2 juin - RIA Novosti. Les hommes politiques russes
n'attribuent pas la démission de Vladimir Oustinov de son poste de
procureur général aux récents scandales de corruption.

Ainsi, Pavel Kracheninnikov, président du Comité de la Douma pour la
législation civile, pénale et l'arbitrage, a estimé que cette
démission n'était "nullement liée aux scandales de corruption dont
ont souvent parlé récemment les représentants du Parquet général",
relevant plusieurs facteurs, comme la nécessité du renouvellement
des cadres, ainsi que l'importante charge de travail associée au
poste.

Le "départ civilisé" du procureur général est un "grand plus", a-t-
il souligné.

Parlant des prétendants éventuels à ce poste, M. Kracheninnikov n'a
pas exclu la candidature de Dmitri Kozak, représentant
plénipotentiaire du président dans la Région fédérale du Sud,
précisant que ce dernier était l'un des hommes "les plus
compétents".

Alexandre Khinchtein, vice-président du Comité pour l'industrie et
les hautes technologies, a lui aussi évoqué un renouvellement des
cadres au Parquet général, se déclarant certain qu'un poste dans les
structures d'Etat serait proposé au démissionnaire.

"C'était une surprise pour moi", a affirmé quant à lui Ivan
Khartchenko, premier vice-président de la fraction Rodina (Patrie)
de la Douma, supposant que la démission de Vladimir Oustinov n'était
pas liée à l'enquête sur les crimes de corruption.

Issa Kostoïev, vice-président du Comité du Conseil de la Fédération,
a indiqué que les causes de la démission lui étaient inconnues.
Selon la législation en vigueur, le président n'est pas limité dans
le temps pour proposer une nouvelle candidature au poste de
Procureur général, a-t-il fait remarquer. "Il peut le faire à
n'importe quel moment", a-t-il ajouté.

Guennadi Ziouganov, leader du Parti communiste de Fédération de
Russie (KPRF), a qualifié la démission de Vladimir Oustinov
de "juste".

"Dans la situation actuelle, cette décision est probablement juste,
puisqu'il a le c�ur gros, mais le climat qui règne et les
circonstances ne permettent pas au parquet de travailler
efficacement", a-t-il estimé.

Le Conseil de la Fédération a libéré vendredi Vladimir Oustinov de
ses fonctions de procureur général à la demande du chef de l'Etat,
suite à une requête personnelle de Vladimir Oustinov.

VERSION DU FIGARO:
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Poutine élimine un proche de Eltsine

La lutte anti corruption sert à écarter le procureur général, sur
fond de préparation de la succession au Kremlin.

POUR RELANCER sa lutte contre la corruption, Vladimir Poutine démet
le procureur général de Russie. Le départ de Vladimir Oustinov,
annoncé hier, est d'autant plus surprenant que ce personnage clé des
rouages de l'Etat était un allié fidèle du président. L'an passé, le
Kremlin l'avait reconduit pour cinq ans à la tête de l'énorme
machine judiciaire.

Ce départ signifie qu'il n'y aura pas de relâche dans les poursuites
engagées contre ceux que l'exécutif considère comme des ennemis de
l'intérêt national. La disgrâce a été entérinée sans réel débat au
Parlement, qui est réduit au rôle de chambre d'enregistrement des
ordres présidentiels. Hier, les sénateurs ont approuvé le
licenciement de Vladimir Oustinov de façon tout aussi expéditive :
en quelques minutes et à la quasi-unanimité.

Départ précipité pour raison de santé

C'est néanmoins dans la plus grande confusion que ce départ surprise
a été accueilli. Un porte-parole du Conseil de Fédération,
l'assemblée des sénateurs, a expliqué que Vladimir Oustinov, homme
rondouillard de 53 ans, avait demandé à quitter son poste pour des
raisons de santé. Selon la presse, le procureur général souffre de
diabète. Mais, sous l'URSS comme dans la Russie actuelle, les
démissions médicales cachent bien souvent des manoeuvres politiques.
Le Kremlin chercherait en fait à réorganiser les structures du
pouvoir. Avec pour but officiel de lutter contre la corruption au
sein des autorités et de l'administration.

Placée au coeur du discours à la nation de Vladimir Poutine il y a
trois semaines, cette bataille est un thème populaire : plus des
trois quarts des Russes, selon un récent sondage de l'institut
Levada Center, estiment que, en matière de corruption, les autorités
et les fonctionnaires véreux forment une plus grande menace que les
hommes d'affaires malhonnêtes.

Mises en examen et arrestations d'élus

Ainsi, en relançant la lutte contre la corruption, Vladimir Poutine
semble lancer le thème des prochaines campagnes électorales
(législatives l'an prochain, présidentielle en 2008) et préparer la
transition vers son successeur.

Les autorités judiciaires n'ont d'ailleurs pas tardé à traduire dans
les faits la volonté présidentielle. Avec, cette semaine, deux cas
modèles : Evgenii Ishchenko, l'élu à la tête de Volgograd (ex
Stalingrad), est devenu mardi le premier maire d'importance à se
retrouver derrière les barreaux, accusé d'abus de pouvoir et
d'activités illégales dans le cadre de fraudes fiscales. Et Alexeï
Barimov, le gouverneur de la région semi autonome des Nénètses, en
pleine Sibérie polaire, a lui aussi été arrêté, mis en examen lundi
pour vol et escroquerie à grande échelle.

Le licenciement du procureur général n'en semble pas moins
paradoxal. Car, depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en
1999, c'est lui qui avait mené à bien les précédentes campagnes que
le Kremlin lui avait ordonné d'instruire. D'abord contre les deux
oligarques influents de la présidence Eltsine : Vladimir Goussinski
et Boris Berezovski, désormais en exils à l'étranger. Puis, contre
Mikhaïl Khodorkovski, le milliardaire du géant pétrolier Ioukos,
aujourd'hui emprisonné au fin fond de la Sibérie.

Au début de sa carrière de procureur général, Vladimir Oustinov ne
passait pas pour un proche de Vladimir Poutine. Opposé aux enquêtes
lancées contre Boris Eltsine qui l'avait nommé en 1999, il avait la
réputation d'être un membre de la «famille» politique protégeant le
président. Initialement, Vladimir Poutine aurait d'abord cherché à
le remplacer par l'un de ses hommes. En vain. Aujourd'hui, Vladimir
Oustinov pourrait être remplacé par Dmitrii Kozak, un proche du
président. Avec pour mission de préparer la succession au Kremlin...


La lutte anti corruption sert à écarter le procureur général, sur
fond de préparation de la succession au Kremlin.

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