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CFRIES
26 septembre 2006

Retour au pays des soviets [partie2]

Source : Radio Canada

Les fantômes de la dictature

En août 1991, Boris Eltsine montait sur un char pour faire un discours contre la domination du pouvoir soviétique. Les événements ont conduit à la chute du communisme et à une révolution démocratique inattendue. Quinze ans plus tard, plusieurs sont inquiets: le virage démocratique est beaucoup plus sinueux qu'appréhendé.

Vladimir Poutine dirige la Russie depuis six ans. Après la terrible crise financière de 1998, il a remis le pays sur la voix de la stabilité. Aujourd'hui, l‘argent du pétrole génère la richesse et la croissance, en plus de redonner à Moscou une importance sur la scène internationale.

Il demeure un homme extrêmement populaire auprès de nombreux Russes, qui ne veulent pas que leur pays suivent aveuglement le modèle occidental. Mais pour les défenseurs des libertés acquises depuis 1991, le président a aussi bafoué les principes mêmes de la démocratie.

L'été dernier, des groupes de défense des droits humains se sont réunis à la veille du sommet du G8 à Saint-Pétersbourg pour dénoncer les dérives antidémocratiques du gouvernement Poutine. Certains militants des régions ont été incarcérées par la police avant même d'avoir pu s'y rendre, tandis que les médias russes n'ont pratiquement rien rapporté.

« Depuis 5 ans, nous retournons en arrière, et très rapidement », affirme Ludmilla Alexeeva, à la tête du groupe Helsinki, un groupe des droits de la personne qui remonte à l'ancienne Union soviétique. Elle constate un virage autoritaire de plus en plus marquant en Russie.

« Bien sûr, nous n'allons pas retourner à l'Union soviétique, dit-elle. C'est impossible et, de fait, personne ne le veut, surtout nos dirigeants politiques. Car ils ont découvert que c'est très pratique d'acquérir la propriété privée, ce que les leaders soviétiques ne pouvaient pas faire. »

« En même temps, ils peuvent régner comme des tsars et contrôler les lois, ajoute-t-elle. On ne revient pas à l'URSS, on s'en va vers un nouveau type d'État, et j'ai peur qu'il soit très nationaliste, peut-être même fasciste. Et personne ne sait quand cela va s'arrêter. »

Mainmise sur les médias

Pourtant, la Russie n'est pas la Chine. On peut y trouver à peu près n'importe quel livre étranger ou assister à des concerts de Madonna ou de Sting. Il suffit de s'arrêter à un kiosque à journaux de Moscou pour constater les changements depuis l'effondrement du communisme.

En revanche, malgré la multiplication des chaînes et la diversité des opinions dans la presse écrite, beaucoup de journalistes déplorent la mainmise de plus en plus grande du pouvoir russe sur les médias.

Michel Labrecque a notamment rencontré Sergei Parkhomenko, fondateur de L'Indépendant, l'un des premiers journaux libre de l'époque soviétique. En se lançant dans l'édition par la suite, il a perdu beaucoup d'illusions sur le désir des russes d'être informés de façon indépendante.

Il s'est aussi entretenu avec Gennady Goutkov, député du Parti social-démocrate, un des nombreux partis d'oppositions aujourd'hui marginalisés par les réformes de Poutine. Selon lui, la Russie s'oriente de plus en plus vers un système autocratique.

Vladimir Poutine risque-t-il de ramener la Russie sur le chemin de la dictature ? Le président soutient plutôt que le pays doit trouver son propre chemin vers la démocratie, et non pas copier l'Occident. Il doit surtout naviguer entre, d'un côté, les critiques des démocrates et des libéraux, et de l'autre, les pressions des ultranationalistes et des communistes, qui restent puissants en Russie.

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