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CFRIES
8 novembre 2006

La Russie est le deuxième investisseur parmi les pays émergents

Par La Tribune - lun 06 nov, 20h01

Une étude met en évidence la montée en puissance des investisseurs
russes. Les groupes occidentaux prennent lentement conscience de
l'apparition d'un nouveau concurrent.
Dans les années 90, les capitaux russes en Occident se manifestaient
sous la forme de comptes bancaires d'origine douteuse placés en
Suisse ou de somptueuses villas sur la Côte d'Azur. Désormais, ils
affluent en quantités massivement supérieures et ne visent plus
simplement des produits de consommation, aussi chers soient-ils,
mais des actifs industriels parfois stratégiques. L'évasion de
capital, fléau de l'économie russe postsoviétique, s'est transmutée
en une vague d'investissements ciblés.

De 1990 à 2005, les investisseurs russes ont déboursé 120 milliards
de dollars pour des acquisitions à l'étranger, selon les experts de
l'Economist Intelligence Unit (EIU). Soit la deuxième place parmi
les pays émergents, loin derrière Hong Kong (avec 470 milliards de
dollars), si l'on excepte le paradis fiscal des îles Vierges
britanniques (123,3 milliards de dollars). Les experts assurent que
derrière les investissements réalisés depuis ces dernières années la
majeure partie est constituée de capitaux russes. Les auteurs du
rapport notent toutefois qu'il est impossible de calculer le volume
réel des investissements russes puisque ces derniers passent très
souvent par des sociétés écrans basées dans des paradis fiscaux.

L'expansion russe suit une courbe logarithmique. Le rapport de l'EIU
prévoit que, sur les quatre prochaines années, les Russes vont
encore investir 52 milliards de dollars, principalement en Europe
occidentale et centrale, ainsi qu'en Afrique. Seuls Hong Kong et la
Chine feront mieux.

Bénédiction du Kremlin. En termes de secteurs, les Russes
investissent principalement dans l'énergie (34 %). Vient ensuite la
métallurgie (23 %), puis la chimie et l'industrie pharmaceutique (11
%). La vague croissante d'acquisitions se fait avec la bénédiction
d'un Kremlin décidé à replacer la Russie au premier rang mondial des
pays avec lesquels il faut compter. Les acquisitions réalisées ou
poursuivies en Europe sont presque toujours le fait de grands
groupes d'État ou qui agissent en symbiose avec lui.

Le nouvel appétit russe est étroitement lié au phénomène des "
champions nationaux " résultant de la vague actuelle de
consolidations dans à peu près tous les secteurs industriels liés
aux ressources naturelles. Ces dernières semaines, acquisitions,
tentatives ou rumeurs se sont multipliées avec - pour ne citer que
les principales - la banque d'État VTB sur EADS, le pétrolier
Loukoïl sur la raffinerie Europoort de Rotterdam, le nouveau numéro
un mondial de l'aluminium RusAl sur les actifs aluminium du suisse
Glencore, l'aciériste NLMK sur Duferco ou encore le groupe télécoms
AFK Sistema sur Deutsche Telekom.

Paradoxalement, malgré le battage médiatique fait autour de l'"
offensive russe ", la Russie n'apparaît pas sur l'écran radar des
Occidentaux, qui voient plutôt la compétition venir des Chinois et
des Indiens. À l'issue d'un sondage réalisé par l'EIU auprès de 332
dirigeants d'entreprise, il apparaît que seuls 10 % d'entre eux
perçoivent les Russes comme des concurrents sérieux, loin derrière
la " menace chinoise ".

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