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CFRIES
15 février 2007

Le ministère de la Justice poursuit-il Gaydamak ?

Yael Ancri
mercredi 14 février 2007 - 21:00

«Le ministère de la Justice viole grossièrement mes droits de l’homme,» fustige le milliardaire Arkadi Gaydamak dans une interview accordée à un journaliste d’Arouts 7 en russe. En effet, au début de la semaine, la presse a révélé qu’un document du ministère de la Justice avait été envoyé à l’Interpole russe. La lettre demandant des informations sur le passé du milliardaire franco russo-israélien s’avère extrêmement calomnieuse envers ce dernier, aussi le ministère de la Justice s’est empressé d’affirmer que le document était un faux. Le document accuse Gaydamak de blanchiment d’argent et prétend que par ses activités publiques, il représente un danger pour la stabilité de l’Etat.

Le milliardaire et philanthrope apprécié des résidents du Nord et de Sdérot pour leur être venu en aide dans les moments les plus difficiles, alors que le gouvernement ne faisait pas grand-chose, affirme au contraire que ce document est un original. Il veut pour preuve le fait que les services de sécurité russes l’ont considéré comme tel, or on peut supposer que ces derniers sont capables de faire la différence entre un faux et un original.

Ce n’est pas la première fois, accuse Gaydamak, que le ministère de la Justice émet une lettre officielle dans le but d’essayer de compromettre et de salir le nom de l’homme d’affaire, qui possède les nationalités russe, israélienne, française et angolaise. Gaydamak a expliqué au journaliste d’Arouts 7 en russe qu’il y a quelques années, le Luxembourg avait reçu une lettre officielle du même style émise par le ministère de la Justice. Cette dernière était d’ailleurs signée d’Yitshak Blum, le même employé qui a signé le document révélé récemment. La lettre demandait la collaboration du Luxembourg dans une investigation sur Gaydamak, que la lettre accusait d’avoir transféré des sommes astronomiques à la banque d’Israël pour les blanchir. Gaydamak a indiqué qu’il avait porté plainte devant le département des enquêtes de la police et qu’il avait été prouvé qu’il n’avait pas de compte à la banque d’Israël à cette époque. La police avait reconnu que sa plainte était justifiée, mais avait ensuite fermé le dossier sous prétexte qu’il ne s’agissait que d’une ‘‘erreur humaine’’, faite sans intention criminelle.

Le ministère de la Justice a prétendu que le document et son contenu n’étaient pas connus des employés du ministère et qu’il s’agissait apparemment d’un faux. Ce à quoi Gaydamak répond que le ministère a été contraint d’avouer que ce dernier était un vrai et que le sceau et la signature étaient authentiques, mais que ses représentants continuaient à soutenir qu’il n’avait pas été envoyé de par leur initiative. Ils ont ordonné l’ouverture d’une enquête criminelle, après avoir estimé que le document était faux, mais selon Gaydamak, «il s’agit de bluff du début à la fin.» Pour lui, cette tentative de nuire à sa réputation est due à l’incapacité du ministère de la Justice de trouver des preuves contre lui dans l’affaire de blanchiment d’argent à la banque HaPoalim, qui a éclaté il y a deux ans. La police s’était empressée de faire des déclarations publiques et de salir son nom en le liant à cette dernière affaire. Gaydamak a d’ailleurs précisé que cette affaire avait poussé de nombreux investisseurs étrangers à retirer leur argent de la banque HaPoalim et à l’investir à l’étranger, ce qui avait causé une perte de centaines de milliards à l’économie israélienne. En outre, la police n’a selon lui aucune preuve contre lui, mais seulement des hypothèses.

Selon le milliardaire, l’affaire de la banque HaPoalim a entraîné les enquêteurs dans d’autres investigations. Or son action sur la scène israélienne et son refus de se laisser calomnier ont provoqué une haine supplémentaire à son encontre. Ceci aurait causé une tension entre lui et les autorités israéliennes, qui n’ont pas l’intention de ‘‘descendre de l’arbre’’ sans l’accuser de quelque chose. En attendant, elles mettent en question l’honnêteté des Juifs riches de l’étranger.

Selon Gaydamak, qui partage son temps entre la Russie et Israël, les autorités israéliennes font une erreur en considérant les Juifs aisés comme de simples citoyens étrangers qui ne sont nullement intéressés par le bien d’Israël. «En fait, ces riches peuvent élever le niveau économique du pays de façon significative,» affirme-t-il. Gaydamak ajoute cependant qu’il peut comprendre que les autorités éprouvent le besoin de vérifier le passé d’un homme comme lui, qui a des moyens et une biographie pas tout à fait standards. «Ils investissent des moyens sans précédent pour me compromettre. En faisant cela, ils s’enfoncent encore plus,» conclu Gaydamak.

Bogdan Titomiroff

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